Alberto Buela (*)
[L’Argentine a produit de nombreux ouvrages de théologie catholique, à commencer par celui du Père Julio Meinvielle, Alsacien de naissance et tué dans un accident de la circulation suspect à Buenos Aires en 1973. Tout récemment, l’ouvrage de E Michael Jones L’esprit révolutionnaire juif y a été traduit et publié.]
Depuis le début du XXIe siècle, pour donner une date emblématique, grâce aux différents médias de masse, nous pouvons obtenir des informations immédiates sur presque tout ce qui se passe dans le monde. Cela devient plus périlleux avec les grandes personnalités d’aujourd’hui, comme le pape François qui était déguisé en Indien au Canada lorsqu’il est allé demander pardon pour les crimes commis par l’Église entre 1910 et 1945. Le pire de tous étant … d’avoir arraché des enfants des bras de leurs parents indiens pour les endoctriner, dans le catholicisme et dans la langue française, dans des hospices et des écoles pour les pauvres.
La plus grande réussite de la longue propagande anti-chrétienne est de faire croire à la conscience catholique qu’elle est responsable de tous les maux du monde moderne : pédophilie, perversions, corruption, exploitation, violence contre les femmes, etc. Et certains viennent d’obtenir du pape lui-même un pardon international pour des faits regrettables, certes, mais relatifs, non absolus.
Après avoir demandé un tel pardon, il aurait dû, dans la foulée de cette tribune, parler de la Parole de la vie éternelle qu’est le Christ comme du salut de tout homme (indien ou non), mais il a abandonné sa fonction et sa tâche et s’est joint à la propagande anticatholique mondiale. Il n’y a même pas eu un mot pour le saint évêque François de Laval [qui avait converti le Québec et fut canonisé par le pape François lui-même en 2014].
Il est vrai que personne ne peut donner ce qu’il n’a pas, et ce pauvre pape, dépourvu d’une solide formation théologique, se comporte plutôt comme un sociologue. Mais il ignore tout du monde du sacré. Certes, il aura continué à parler du Christ en privé par la suite, mais ce message n’a pas atteint l’immense masse de la population mondiale. Et donc, c’est comme cela n’avait pas existé.
Les Canadiens, en particulier, auront été amenés à penser que l’Église catholique est bonne pour la déchèterie, que les prêtres sont une bande de violeurs et que les religieuses sont des perverses. Que les Indiens sont des gens merveilleux [1] et que les Argentins sont des imbéciles. Et en plus le pape est argentin… c’est tout dire !
Lorsque Bergoglio a été élu pape, nous avons écrit un article et enregistré une vidéo intitulée « Un pape argentin ‘mamma mía' ». Et nous n’avions pas tort.
Il peut demander le pardon pour tout le monde, du Mur des Lamentations en Israël, aux camps de concentration, aux Indiens du Canada, il peut bénir les mariages homosexuels, il peut fermer sa gueule face à l’avortiste déclaré et néanmoins catholique Joe Biden, il peut donner la communion à un président divorcé, avortiste et menteur invétéré [2], tout cela lui donnera du crédit dans les médias, mais ce qu’il ne peut pas faire, c’est incarner le caractère sacré de l’Église. Il ne peut pas le faire, parce qu’il ignore le sacré, et comme nous l’avons déjà dit, personne ne peut donner ce qu’il n’a pas.
L’Église est entrée dans un processus de décadence qui, pour ne pas remonter trop loin, peut être retracé depuis la fin du pontificat de Pie XII (1958). Elle a tenu un concile, Vatican II (1962-1965), qui se voulait pastoral et a fini par être dogmatique, et ainsi l’ancienne liturgie, les anciens dogmes et les anciennes coutumes sont en voie de disparition, tandis que s’installent des principes, des usages et des coutumes indéterminés, dans un relativisme qui peut tout faire. En bref, c’est devenu une grande orangeraie où chaque catholique choisit l’orange qu’il préfère. Les Yankees appellent notre’ « auberge espagnole » le » café catholique », ce qui sonne mieux à leurs oreilles.
Les catholiques sont convaincus que rien ne va arriver à l’Église parce que le Saint-Esprit l’assiste, et en attendant, on se contente de tout et son contraire, on s’en fout et on s’en accommode.
[1] Les relations entre l’Argentine et ses Indiens, les Mapuches, sont complexes. Leur résistance à l’expropriation par des multinationales contribue à affaiblir l’État argentin face aux projets de l’écologisme politique, faux nez de la dépossession de chaque État national face à des instances internationales incontrôlées.
[2] Le compte-rendu du Vatican insiste : le pape continue à parler de l’avortement en termes de « recours à un tueur à gages ».
arkegueta