On ne peut que constater la corrélation entre rationalité russe et criminalité occidentale

Puisque Biden vient de faire une visite surprise en Ukraine et qu’il a promis de continuer à cautionner l’escalade de la guerre atlantiste par procuration  en promettant de plus en plus d’armes à Kiev, il apparaît utile, en l’espace de quelques points élémentaires, de faire ressortir la dimension d’abord économique de la généalogie de ce conflit – ayant finalement conduit à l’acte de guerre mené par l’administration Biden en septembre dernier en mer Baltique, méfait de nature objectivement terroriste imputé à la Russie par l’unanimisme accusateur du « camp du bien » :

Les facteurs économiques

  1. Les grands groupes pétroliers veulent vendre du gaz (surtout du gaz naturel liquéfié) à l’Europe. Cela ne pouvait pas se faire tant que la Russie sous-cotait les tarifs et approvisionnait encore l’Europe moyennant l’infrastructure des deux gazoducs, Nord Stream 1 et 2.
  2. La Russie est incontrôlable aux yeux des « maîtres de l’univers » et est en mesure de survivre sans avoir à se livrer à une activité commerciale internationale soutenue.
  3. La Russie possède de vastes réserves d’à peu près toutes les ressources nécessaires.
  4. Le monde dépend de la Russie, notamment en matière d’urée, d’engrais, d’herbicides et de pesticides…
  5. La Russie, à raison, se sent menacée par les dix-sept laboratoires biologiques positionnés le long de la frontière entre l’Ukraine et la Russie – sans parler des centaines d’installations militaires étasuniennes aux alentours de Moscou.
  6. La Russie, non sans raison, s’est sentie trahie par la pression exercée par une certaine cabale occidentale se prenant pour la communauté internationale dans le but de faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN.
  7. La Russie peut s’allier et s’allie effectivement en toute légitimité à divers autres États que ne contrôlent pas, autant qu’elles le voudraient, les forces organisées du mondialisme…

On peut certes continuer cette liste, mais le message ici déjà clairement esquissé n’est pas difficile à saisir, et mon objet n’est pas de produire un texte inutilement long (beaucoup de travaux contre-propagandistes existent déjà à ce sujet) : les engeances mondialistes ne supportent pas qu’un pays aussi puissant que la Russie  vienne contrarier, voire menacer leur programme de reconfiguration géopolitique du monde à l’aune de leurs objectifs unipolaires. Ils utilisent donc la machine otanienne dans une perspective d’ « isolation neutralisatrice » de l’ « ours ruse » (il suffit d’écouter Macron tirer ce plaisir prudhommesque caractéristique en décrétant ne pas vouloir « l’écraser »), dont l’état réel et les ressources en armement échappent complètement à ce que véhicule le narratif propagandiste en vigueur, particulièrement en France et aux États-Unis.

Accepter le récit unilatéral et contradictoire est suicidaire

tissé par la propagande occidentale, qui fait de la Russie actuelle quelque chose qu’elle n’est pas pour prédisposer les peuples à souscrire aveuglément à la russophobie ambiante et finalement amener à un démantèlement (fantasmatique) de la Russie contre-unipolaire, est une erreur flagrante et grave de conséquences. Une erreur que l’Europe en particulier sera amenée à regretter à long terme, mais déjà à court terme, à commencer par la reconfiguration économique et énergétique déficitaire qu’elle se voit contrainte d’accepter pour faire face aux conséquences d’un sabotage ordonné par les États-Unis sur un important convoyeur d’énergie vers ses terres – sabotage que ses dirigeants se refusent pour autant de dénoncer ceux qu’il savent pertinemment être coupables de l’avoir bel et bien perpétré (pour rappel, l’article capital de Seymour Hersh, How America Took Out The Nord Stream; en français à cette adresse: https://www.voltairenet.org/article218827.html  . On trouvera en outre ici une de ses récentes interviews, sur acTVism Munich).

Qui tire les ficelles de la marionnette comique Zelensky

La gauche américaine

Dans ce contexte, il convient de noter que la gauche américaine a été complètement amputée de sa composante « anti-guerre » et qu’elle alimente aujourd’hui l’une des rhétoriques manichéennes les plus préjudiciables qui soient – outre celle de son particularisme BLM-iste d’obédience intrinsèquement raciste –, comme le veulent les intérêts toujours farouchement poursuivis par le lobby néo-conservateur étasunien.

Les démons se repaissent donc joyeusement de ce qui reste du cerveau troué, déplété et corrompu de la marionnette Biden, et le complexe militaro-industriel ainsi que BlackRock se hâtent frénétiquement de tirer les ficelles pour maintenir l’élan d’un bellicisme jusqu’au-boutiste, mais par ailleurs aussi hypocrite que le requiert une époque astreinte aux procédés artificieux du signalement vertueux (par autosuggestion maladive d’être du « camp du bien » et par obsession narcissique de le faire savoir sur les réseaux sociaux). Ces vautours ne sentent que trop bien que les vents de la propagande généralisée commencent désormais à tourner et à se défaire.

Une guerre de la pensée

Ce qui gouverne la grammaire géopolitique à l’occidentale est une logique intrinsèquement viciée en ce qu’elle ne peut plus obéir à la voix de la rationalité pérenne, seul gage de la vraie paix entre les peuples. En amont du conflit russo-ukrainien, c’est bien sur le terrain cognitif d’une guerre de la pensée que se joue en définitive le destin civilisationnel d’une époque marquée par sa propension à donner son assentiment à sa propre perception anti-essentialiste, à refaçonner sémantiquement la réalité plutôt qu’à s’y conformer en fonction de la raison.

Le fascinage illusionniste

Subordonné aux injonctions de l’arbitraire « codivisant », aux impératifs psychotiques de l’émotionnel « wokisant », notre triste siècle sombre désormais dans l’acquiescement délirant à la convocation atlantiste « unipolarisante » vers la belligérance de tous (le « camp démocratique du bien ») vis-à-vis de l’ennemi commun désigné (le « camp facho du mal » incarné, selon la coalition occidentale wokisée, par la Russie poutiniste).

Combien il nous faut décidément briser, autant qu’il est en notre pouvoir en cette ère naufragée, ce fascinage illusionniste de la « solution » va-t’en-guerre des moralistes russophobes…

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2 commentaire

  1. calistro a dit :

    Parlez nous de la rationnalité de la Russie et de son dirigeant. Agression inutile, crimes de guerre, pression sur son peuple. C’est ça que vous admirez?

    (ce commentaire n’est pas un doublon!)

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