Où l’on découvre que Jared Kushner a quelques idées intéressantes.
J’ai eu une discussion intéressante la semaine dernière avec un expert politique basé à Washington qui m’exposait des opinions, qui à vrai dire me semblaient quelque peu excentriques sur les surprises possibles de la campagne présidentielle au cours des six prochains mois, mais…. Il m’expliquait que cet étrange petit bonhomme de Jared Kushner était de nouveau engagé dans des réunions secrètes, mais que cette fois, il était promu par certains comme candidat possible à la vice-présidence pour se présenter aux côtés de son beau-père, l’ex-président Donald Trump. Il semblerait qu’il se trouve propulsé par un certain nombre de sénateurs républicains d’extrême-droite ardemment pro-israéliens, incluant des personnes comme Lindsay Graham et Ted Cruz, qui soutiennent que cela résoudrait la question de la loyauté qui a empoisonné son beau-père, une préoccupation majeure pour Trump étant donné l’épisode de la trahison de son ex vice-président Mike Pence. Kushner serait également du bon côté sur un certain nombre de questions qui tiennent à cœur aux conservateurs républicains, notamment celle d’Israël. Et n’oubliez pas que si Donald Trump, âgé de soixante-dix-huit ans, devait être réélu et ne pas terminer son mandat, Kushner serait son successeur et le premier président juif des États-Unis. Vous pouvez parier qu’il y a des gens avec une longue mémoire et des poches bien remplies qui ont cette idée derrière la tête.
Maintenant, étant donné que Kushner était le conseiller principal de Trump et que la seule chose sur laquelle presque tout le monde s’accorde à propos de Donald est que son jugement sur le choix de ses cadres supérieurs n’est pas très fiable – on se souvient de noms comme Bolton et Pompeo – et ne constituerait guère une référence pour aller de l’avant, et pour viser plus haut, il semblerait néanmoins que certains envisagent effectivement cette possibilité. Et il est également vrai que Kushner n’a presque rien à offrir à part son nom, mais c’est également le cas d’un certain nombre d’autres candidats possibles pour le poste. Cependant, contrairement à la plupart des candidats à la vice-présidence identifiés, Kushner arriverait également avec quelques biscuits. On rapporte que lorsqu’il avait été nommé pour la première fois par Trump, il s’était avéré difficile pour lui d’obtenir une habilitation de sécurité, même avec le soutien très agressif du président. Cela était peut-être dû aux activités du père de Jared, Charles Kushner, un repris de justice emprisonné en 2005-2007 pour fraude commerciale comprenant contributions politiques illégales, évasion fiscale et subornation de témoins. Le procureur des États-Unis pour le district du New Jersey qui a traité l’affaire était Chris Christie, plus tard gouverneur du New Jersey et lui-même candidat à la présidentielle. L’accusation de subornation de témoin découle des représailles de Kushner contre William Schulder, le mari de sa sœur Esther, qui coopérait avec les enquêteurs fédéraux contre Kushner. Kushner avait embauché une prostituée pour séduire son beau-frère, avait organisé l’enregistrement d’une rencontre sexuelle entre les deux puis envoyé la cassette à sa sœur. Donald Trump a gracié Charles après coup, de manière controversée, à la fin de son mandat en 2020, ainsi qu’un certain nombre d’autres hommes d’affaires juifs qui figuraient sur une liste établie par Jared.
Autre hypothèse, la mauvaise évaluation de sa sécurité aurait pu être liée à la Fondation Kushner de la famille de Jared, qui finançait entre autres activités des colonies israéliennes totalement illégales en Palestine. Depuis 2020, Kushner aurait également été fortement en affaires avec l’Arabie saoudite , ce qui aurait apparemment profité aux intérêts commerciaux de la société de capitaux de Kushner à hauteur de 2 milliards de dollars.
Kushner et sa femme pourraient bien être au final considérés comme une note de bas de page dans l’histoire, des acteurs mineurs, mais il est possible que Jared puisse, d’une manière ou d’une autre, se frayer un chemin vers un poste doté d’un pouvoir réel si Donald Trump est réélu.
Mais il fait l’actualité en ce moment pour d’autres raisons. Les gens oublient qu’une grande partie de ce qui se passe autour d’Israël est motivée par ce qu’on pourrait appeler la « motivation du profit », ce qui, il faut le reconnaître, pourrait rimer avec « prophète » en action. Tout dépend de la somme d’argent qui sera générée une fois les Palestiniens expulsés de Gaza et de Cisjordanie, pour commencer. Kushner a récemment révélé sa propre vision d’une conclusion réussie de la guerre pour Israël dans une interview du 15 février, assaisonnée de commentaires supplémentaires. Voici l’idée : les habitants de Gaza devraient être expulsés de leurs maisons et ceux qui sont encore en vie et qui n’auront pas été chassés et rapatriés vers d’autres pays, notamment le Sinaï en Égypte, pourraient être autorisés à résider dans un endroit approprié de type camp de réfugiés dans le désert du Néguev, au sud d’Israël. On ne sait pas exactement comment ils survivraient dans le désert, car Israël ne dispose pas de ressources en eau excédentaires pour « faire fleurir le désert », selon l’expression consacrée. Kushner explique comment « il doit être possible de faire sortir les civils de Rafah pour les amener en Égypte, avec la diplomatie adaptée » ; et il suggère dans la foulée qu’il « suffirait d’un peu de terrassement au bulldozer dans le Néguev, et j’essaierais d’y déménager les gens », ajoutant « je sais que ce ne sera pas la chose la plus populaire à faire, mais je pense que c’est la meilleure option, afin que vous puissiez y aller et terminer le travail. » Dans ses commentaires, Kushner a également montré qu’il ne se berce pas d’illusions, affirmant : « Je pense qu’Israël a fait bien plus de efforts que beaucoup d’autres pays, pour essayer de protéger les civils. » Plus précisément, il faut soupçonner que les opinions de Kushner pourraient bien refléter celles de Trump, qui a appelé Israël à « en finir [à Gaza] et à le faire rapidement ».
Entre-temps, on peut supposer qu’Israël pourra convaincre des donateurs internationaux comme les États-Unis de financer le nettoyage de Gaza et que celui-ci pourrait être accéléré pour fournir des propriétés luxueuses en bord de mer aux acheteurs juifs israéliens et internationaux, ce qui générerait des revenus substantiels pour le gouvernement et aussi pour des investisseurs comme Kushner. Il a déclaré que « la propriété du front de mer de Gaza pourrait être très précieuse si les gens se concentraient sur la création de moyens… substantifiques. Si vous pensez à tout l’argent qui a été investi dans ce réseau de tunnels et dans toutes les munitions, si cela avait été consacré à l’éducation ou à l’innovation, que n’aurait-on pu faire ? C’est une situation un peu malheureuse là-bas, mais je pense que du point de vue d’Israël, je ferais de mon mieux pour évacuer les gens et ensuite assainir la situation. »
Cela peut sembler une idée farfelue, mais elle n’est certainement pas au-delà de la rapacité et de la cruauté dont le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu est capable. Et ce serait un pas substantiel vers l’élimination complète des satanés Palestiniens. Il y a eu des rapports indépendants selon lesquels des agents immobiliers en Israël élaborent déjà des offres provisoires pour partager les parcelles les plus recherchées des terres de Gaza, en particulier le long de la mer Méditerranée. Les ventes seraient réservées aux Juifs, car une partie de l’intérêt du nettoyage ethnique serait de transformer Israël en un État entièrement juif, ce qui est vivement souhaité par la plupart des Israéliens, outre l’attente d’un afflux de Juifs de la diaspora, vraisemblablement riches, qui choisiront de faire leur « Aliyah » d’une manière plus … substantifique.
Il est intéressant de noter à quel point la pensée de Jared Kushner est peut-être en phase avec les intentions de nombreux Israéliens et Juifs étrangers, mais il existe également des preuves supplémentaires que davantage de terres et de maisons palestiniennes volées seront bientôt mises aux enchères pour être achetées par des Juifs exclusivement dans le monde entier. Début mars, un soi-disant « événement immobilier israélien » a eu lieu dans des synagogues et des centres communautaires juifs du Canada, de l’État de New York et du New Jersey. Bien qu’un de ces forums ait été annulé en raison de la peur des manifestants, les courtiers israéliens vendaient des maisons et des terrains à bâtir en Israël, y compris en Cisjordanie, dont la plupart avaient été « acquis » par la force ou grâce à des artifices illégaux de leurs propriétaires arabes d’origine. La publicité pour ces ventes indiquait avec audace que « Dans un monde où l’incertitude plane et où l’antisémitisme montre plus audacieusement que jamais son horrible visage, la décision d’investir dans une maison en Israël n’est pas seulement judicieuse, elle est exaltante ! » Les « événements » ont eu lieu même s’il est illégal aux États-Unis et au Canada de restreindre la vente de maisons ou de terrains à une religion ou à un groupe ethnique particulier.
Enfin, la suggestion selon laquelle une grande partie de la réflexion sur la question de savoir où et comment la « solution » pour Gaza pourrait être motivée par l’argent vient de l’histoire du projet du canal Ben Gourion et des rapports faisant état de réserves de pétrole et de gaz de plusieurs milliards de dollars au large de Gaza, dans la mer Méditerranée. Le projet Ben Gourion a longtemps été évoqué comme un moyen de créer une alternative contrôlée par Israël au canal de Suez existant. Il s’agirait d’un canal navigable reliant la Méditerranée et la mer Rouge qui traverserait Gaza et Israël, pour se terminer dans le golfe d’Aqaba, près d’Eilat. Les réserves de pétrole et de gaz ont été vérifiées, mais elles restent inaccessibles aussi longtemps que Gaza est aux mains des Palestiniens, même si les Israéliens contrôlent les eaux, tirant régulièrement sur les pêcheurs palestiniens qui s’aventurent trop loin du rivage. Les ressources énergétiques et le contrôle total d’un canal maritime constitueraient d’énormes atouts économiques pour Israël. Si l’on ajoute à tout cela le plan Kushner et les entreprises commerciales d’autres Israéliens, ce serait une grosse étourderie d’écarter la possibilité que les évènements à venir dans ces régions relèvent en réalité d’une … simple question d’argent [comme ils disent].
Philip M. Giraldi, Ph.D., est directeur exécutif du Council for the National Interest, une fondation éducative déductible d’impôt 501(c)3 (numéro d’identification fédéral n° 52-1739023) qui recherche une politique étrangère américaine davantage axée sur les intérêts. au Moyen-Orient. Le site Web est Councilforthenationalinterest.org, l’adresse est PO Box 2157, Purcellville VA 20134 et son adresse électronique est [email protected] .