Netanyahu et le Logos, un débat avec Jordan Peterson, star intellectuelle, Ben Shapiro, star médiatique juive, commenté par E. Michael Jones.

Terrorisme d'Etat : Germania delenda est, par E. Michael Jones

 

 

 

« Je ne peux pas » : Jordan Peterson répondant à quelqu’un qui lui demandait s’il avait lu l’histoire des Juifs en Russie de Soljenitsyne, Deux siècles ensemble.

 

Le témoignage de « Moishé », du Shin Beth

Beaucoup d’entre vous ont vu la photo de Jordan Peterson serrant la main à Benjamin Netanyahu lors d’un dîner à Jérusalem, avec Ben Shapiro rayonnant à l’arrière-plan.

Dîner entre Netanyahu, Ben Shapiro, Peterson, à Jérusalem

Beaucoup d’entre vous savent que E. Michael Jones a de nombreux contacts dans la communauté du renseignement aux États-Unis. Ce que beaucoup d’entre vous ne savent peut-être pas, c’est qu’il a également des contacts au Mossad et au Shin Beth, dont les agents se sont retournés contre Netanyahou depuis qu’il a transformé ses compatriotes israéliens en rats de laboratoire pour Pfizer.

 

Je m’appelle « Moishe » et je suis un agent du Shin Beth mécontent qui s’est converti au catholicisme après avoir lu le magnum opus d’E. Michael Jones, L’esprit révolutionnaire juif. Plutôt que de rendre ma conversion publique, j’ai décidé de devenir la taupe qui pourrait fournir au public des transcriptions de conversations importantes comme celle qui a eu lieu entre Shapiro, Peterson et Netanyahu fin 2022. Je suis ici pour témoigner de la véracité de cette transcription, que nous reproduisons maintenant pour la première fois dans son intégralité ci-dessous. À ceux qui douteraient de son authenticité, tout ce que je peux dire, c’est qu’elle est aussi véridique que les récits sur l’holocauste tels que les mémoires d’Elie Wiesel, La Nuit, ou l’incroyable histoire de Mischa de Fonesca, qui a parcouru 900 miles à travers l’Europe dans une meute de loups pour sauver ses parents d’Auschwitz. Pour ceux qui doutent, aucune explication n’est possible. Pour ceux qui croient, aucune explication n’est nécessaire.

Netanyahu le comique

La transcription commence ici :

Ben [l’animateur TV fort populaire, tendance Trump] :

Bibi, j’aimerais vous présenter mon bon ami Jordan Peterson. C’est le goy le plus intelligent du monde.

Bibi [le premier ministre de l’État juif] : Ouille, c’est quoi ça ? Le plus grand nain du monde ?

Ben : Ha Ha. Toujours le comédien, hum. Sans vouloir te vexer, Jordan. Vous devriez entendre ce qu’il avait à dire sur Donald Trump.

Jordan [le psy canadien, fort populaire] : Le psychologue canadien Jordan PetersonQuel est le mot canadien pour goy ?

Ben : Un autre comédien, là ! Ha Ha. Bref, Bibi, je viens d’engager Jordan pour travailler au Daily Wire parce que nous avons un problème sérieux que seul le goy le plus intelligent du monde peut résoudre. Ça s’appelle le Logos.

Bibi : Qu’est-ce que tu veux dire ?

Ben : Logos est le mot latin pour raison, discours, tout ça.

Jordan : En fait, c’est un mot grec.

Ben : Peu importe. C’est devenu un problème que l’on ne peut plus ignorer, depuis que cet espèce de shmuck d’E. Michael Jones a accepté une confrontation lors d’un banquet sur le droit à la vie et a annoncé que l’avortement était une valeur juive fondamentale.

Bibi : Où est le mal ? C’est la vérité.

Jordan : Quel est le mot canadien pour « shmuck » ?

Ben : (à Peterson) Je ne sais pas. Je ne parle pas canadien. (Puis se tournant vers Netanyahou) Bien sûr que c’est vrai mais ce n’est pas quelque chose qu’un juif aurait envie de proclamer à un banquet pro-vie à South Bend, Indiana. Shanda fa da goyim. Et ne me demandez pas de traduire ça en canadien, Jordan. Quoi qu’il en soit, il a écrit un livre intitulé Logos Rising, qui est incroyablement antisémite, et dans lequel il dit que les Juifs ont rejeté Logos lorsqu’ils ont tué le Christ.

Bibi : Non, en fait, il a dit ça dans L’esprit révolutionnaire juifL'esprit révolutionnaire juif

Ben : Ah bon, et comment le savez-vous ?

Bibi : J’ai lu le livre. C’est un excellent livre. Je le recommande. Chaque yid devrait lire L’esprit révolutionnaire juif.

Ben : (se tenant les oreilles) Je n’arrive pas à croire que tu viennes de dire ça, surtout devant notre nouvel ami Jordan. Shanda fa da goyim.

Bibi : En fait, Jones et moi avons grandi ensemble à Philadelphie. Nous avons le même âge. Il fréquentait le lycée LaSalle dans les années 60, tandis que j’étais au lycée Cheltenham, à trois kilomètres de là.

Ben : Vous le connaissiez alors ?

Bibi : Bien sûr que non. Il n’était personne à l’époque. Il n’est rien du tout, d’ailleurs, toujours pas. C’est un…

Jordan : …Shmuck ?

Ben : Ha, Ha. Je ne t’avais pas dit qu’il était intelligent, Bibi !

Bibi : J’étais plus intéressé par le lycée Cardinal Dougherty. C’était beaucoup plus proche. C’était le plus grand lycée catholique du monde à l’époque. Il comptait 5 000 élèves à son apogée, et il était mixte, ce qui signifiait 2 500 shiksas, toutes vêtus de l’uniforme marron sexy des écoles catholiques.

(Bibi se laisse aller à une rêverie).

Ben : Donc, comme je le disais, cet imbécile de Jones. . .

Bibi : tu as déjà baisé une shiksa, Ben ?

Ben : Bibi, arrête ! Fais attention, Shanda fa da goyim. Cet espèce d’imbécile de shmuck de Jones a donc écrit un livre intitulé Logos Rising, et il nous cause des tas d’ennuis.Logos rising

Bibi : Logos Shmogos. J’avais l’habitude de regarder ces shiksas secouer leurs seins à l’écran pour l’émission Bandstand. Elles rendaient fous tous les garçons juifs de Cheltenham, mais nous n’avons jamais pu atteindre la première base avec elles, et tu sais pourquoi ?

Ben : (hésitant, mais intéressé) Non, pourquoi ?

Bibi : Parce qu’aucun des Yids du lycée de Cheltenham ne savait danser. Danser sur Bandstand, était un truc de métèques. Il fallait être du sud de Philadelphie pour participer à l’émission.

Jordan : Quel est le mot canadien pour métèque ?

Ben : (se tournant vers Peterson) C’est wop. Mais ce n’est pas important. (se tournant à nouveau vers Netanyahu) Le mot important, c’est Logos. C’est un mot latin qui signifie raison, et Jones a écrit un livre là-dessus, intitulé Logos Rising, qui est incroyablement antisémite, et nous….

Bibi : (ignorant Shapiro et continuant sur sa lancée) Alors, vous savez ce que j’ai fait ? Je me suis assis devant la télé et j’ai regardé Bandstand tous les jours jusqu’à savoir danser. Ça m’a pris une éternité, mais ça en valait la peine. D’abord, j’ai appris à danser le Bristol Stomp.

(À ce moment-là, Bibi se lève d’un bond et commence à chanter « Les enfants de Bristol sont vifs comme des flingues quand ils dansent le Bristol Stomp », en tapant sur le sol jusqu’à ce que les verres à vin sur la table commencent à s’entrechoquer. Ben attrape son verre, Jordan le sien. Bibi s’effondre finalement sur sa chaise, essayant de reprendre son souffle, essuyant la sueur de son front).

Bibi : Puis j’ai appris le Boogaloo … (Bibi se lève à nouveau d’un bond).

Ben : Stop !

Bibi : Et puis j’ai finalement réussi à monter sur le podium et il y avait la shiksa de mes rêves devant moi, et j’ai commencé à danser le Twist, et tu sais ce qui s’est passé ?

Ben : (curieux malgré lui) Non, quoi ?

Bibi : Elle s’est moquée de moi parce que plus personne ne dansait le Twist.

Ben : Dommage.

Bibi : Alors, j’ai abandonné l’idée de baiser les shiksas et j’ai décidé de baiser les goyim à la place !

Ben : Hum, maintenant on va parler sérieusement. C’est là que Jordan entre en jeu. Je lui ai trouvé ce job au collège Ralston.

Bibi : Qu’est-ce que c’est ?

Ben : Une opération goy dont personne n’a jamais entendu parler, mais, tu sais, ils aiment la couleur de l’argent juif, donc Jordan est maintenant chancelier là-bas. En plus de cela, nous allons l’emmener à Éphèse, le mettre devant la bibliothèque de Celsis et le laisser faire un discours sur notre définition du Logos, qui est… Dites-lui, Jordan.

Jordan : L’idée du Logos c’est que l’élément divin de l’humain était un communicateur explorateur courageux. C’est l’idée du Logos[1].

Bibi : Qu’est-ce que ça veut dire, bordel ?

Ben : Stop, Bibi ! (se tournant vers Peterson) Explique-lui ce que tu viens de dire, Jordan.

Jordan : Un élément de l’idée du logos est qu’il y a un élément du monde qui est supérieur à l’ordre apparent des choses; qui est plus fondamentalement réel et vous pouvez découvrir cet ordre en communiquant avec le monde. Et c’est en quelque sorte le monde microcosmique plutôt que le monde psychologique [2].

Bibi : Je ne comprends toujours pas.

Ben : Parle à Bibi de la guitare d’Elvis Presley, Jordan.

Jordan : eh bien voilà : ce n’est pas quelque chose qui est fait d’atomes de guitare et de molécules de guitare [3].

Bibi : Je croyais que tu avais dit que ce goy était intelligent.

Ben : Il l’est. C’est le goy le plus intelligent du monde.

Bibi : Il ne sait pas distinguer la merde de la shinola. Il ne sait pas distinguer son cul d’un trou dans le mur. J’ai shtuppé des shiksas au Cardinal Dougherty qui ressemblaient à Socrate comparé aux conneries qui sortent de la bouche de ce goy.

Ben : Ça n’a pas d’importance. C’est mieux que « va ranger ta chambre ».

Bibi : Ben, je sais que tu es le deuxième juif le plus intelligent du monde…

Ben : Le deuxième, comment ça ?

Bibi : Oui, derrière Yuval Noah Harari.Yuval Harari

Ben : Ce pédé ? Tu me compares à ce pédé d’Harari ? !

Bibi : Calme-toi. J’essaie de te faire entrer quelque chose dans le crâne, petit Yiddel. Si tu mets ce crétin de Peterson devant une caméra et que tu lui demandes de parler de Logos, tu vas détruire sa réputation de goy le plus intelligent du monde, et alors à quoi te servira-t-il ? Dès qu’il ouvrira la bouche, il sera clair qu’il ne sait pas de quoi il parle et qu’il n’a jamais dépassé le stade de dire aux incels d’aller ranger leur chambre.

Jordan : (surprenant leur conversation) Rangez vos chambres !

Bibi : (se tournant vers Ben Shapiro) Qu’est-ce que je te disais ? Jordan Peterson est un imbécile qui va finir par être une honte pour les juifs qui le promeuvent, et cela vous inclut vous et le Daily Wire, Yiddel.

Ben : Ecoutez, Bibi. J’ai écouté Jordan très en détail, maintenant qu’il écrit pour nous, et rien de ce qu’il dit n’a beaucoup de sens. Mais ça n’a pas d’importance. En fait, c’est peut-être le détail que vous avez raté. Depuis que nous l’avons engagé au Daily Wire, il a toujours été dans les débats sur l’antisémitisme. Il vient de comparer tous ceux qui critiquent Israël à des rats sortant de leur égout.

Bibi : C’est précisément ce que je veux dire, Ben. Il passe pour un goy de plus qui est prêt à lécher les bottes des juifs pour promouvoir sa carrière de psychologue raté. Rien de ce qu’il dit n’a de sens. N’importe quelle shiksa du lycée Cardinal Dougherty pourrait voir clair en lui en une minute à New York.

Ben : Mais c’est précisément mon point de vue aussi, Bibi. Vous avez toute une génération de jeunes de 20 et 30 ans qui ont passé leur vie d’adulte à se branler en regardant du porno dans le sous-sol de chez leur mère. Mais il a une emprise sur ce public depuis qu’il leur a dit de ranger leur chambre. Et maintenant que ces losers commencent à entendre parler de Logos et à comprendre qu’il y a peut-être quelque chose d’important qu’ils devraient  savoir, nous avons besoin que Jordan prenne le contrôle de ce qu’il appelle maintenant le discours sur le Logos, de la même manière que j’ai pris le contrôle du discours pro-vie jusqu’à ce que 140 organisations juives annoncent que l’avortement était une valeur juive fondamentale, et c’est là que ces crétins ont foutu en l’air mon show pro-vie.

Bibi : Ce goy ne peut pas prendre le contrôle de quoi que ce soit. Au fait, tu as déjà vu la chambre de Jordan Peterson ?

Ben : (surpris par la question) En fait, non, pourquoi ?

Bibi : C’est un vrai schlamassel, plein de bazar, tout comme son esprit. Faites-moi confiance. J’ai des sources. Voulez-vous les photos du Mossad ? Non, bien sûr, non. C’est ce dont j’ai besoin pour le garder en ligne. Si ce goy se met à faire son Kanye West, on publie les photos du Mossad de sa chambre, pleine d’oranges moisies, de boîtes de céréales vides, de canettes de bière froissées, et d’exemplaires corrigés des œuvres de C. G. Jung. Crois-moi, Yiddel, sa chambre est un foutoir total, tout comme son esprit.

Ben : Maintenant c’est vous qui ratez votre cible. Quel meilleur moyen de faire revenir ces incels dans la cave reprendre leurs branlettes, que de leur faire écouter les âneries incohérentes de ce Jordan. Ils seront totalement désillusionnés. Ils se débattront avec des lignes comme « Si rien n’est placé au sommet, alors il n’y a rien au sommet, » [4] et quand ils ne pourront pas donner un sens à tout cela, ils se décourageront et concluront que le Logos est un autre mythe comme le Père Noël, le lapin de Pâques, la petite souris, et…

Bibi : … et l’Holocauste.

Ben : Bibi ! (se tenant les oreilles) Shanda fa da goyim ! (Shapiro regarde nerveusement Jordan Peterson pour voir s’il a entendu ce que Netanyahu vient de dire). Mais encore une fois, vous passez à côté de l’essentiel. Personne ne peut donner un sens à ce que Jordan dit sur le Logos. Lorsque les incels qui idolâtrent Peterson s’en rendront compte, ils retourneront tous à la branlette, tout plutôt que réfléchir.

Bibi : (embrassant Ben Shapiro) Tu es un génie, Yiddel ! Maintenant, laisse-moi te parler de cette autre shiksa... . .

Jordan Peterson à Éphèse

A ce moment, la transcription s’interrompt. Peterson a prononcé son discours sur le Logos à la bibliothèque d’Ephèse à la fin du mois de décembre 2022 sous les auspices du Collège Ralston, dont il est maintenant le chancelier. Ce qui suit est la réponse de Jones à ce discours, qui circule maintenant dans le réseau des partisans de Logos au Mossad et au Shin Beth :

Les erreurs de Peterson

Jordan Peterson commence sa conférence en faisant une erreur de catégorie lorsqu’il affirme que les deux sources de la civilisation occidentale sont « le courant grec » et « le courant judéo-chrétien ». Pour commencer, le terme « judéo-chrétien » n’a aucune signification philosophique. Il s’agit d’un terme politique popularisé dans les années 1950, lorsque des Juifs comme Will Herberg, l’auteur de Protestants, Catholiques et Israélites , ont tenté de se frayer un chemin dans le courant dominant de la vie publique américaine. Des conservateurs comme William F. Buckley, William F Buckleyqui a toujours été redevable à son collecteur de fonds juif, avait nommé Herberg rédacteur en chef de la section  religion à la National Review afin de séduire les lecteurs juifs et d’avoir accès à leur argent.

Ce que Peterson aurait dû dire, c’est que le christianisme a uni la pensée  philosophique grecque avec le récit historique hébraïque de l’histoire du salut dans l’Évangile de saint Jean, qui a probablement été écrit à Éphèse lorsque Jean y vivait avec la sainte Mère du Christ. Au lieu de méditer sur le prologue métaphysique de cet Évangile ou d’expliquer les déclarations énigmatiques d’Héraclite, le premier philosophe grec à avoir proposé le Logos comme réalité ultime de l’univers, Peterson propose sa propre définition de « l’idée du Logos, selon laquelle l’élément divin de l’homme est un communicateur explorateur courageux. C’est l’idée de Logos ».

Peterson transforme une autre erreur de catégorie en une fausse dichotomie lorsqu’il décrit la « science » comme « le logos intrinsèque de la réalité » par opposition au « logos de l’être humain qui interagit avec cette réalité et produit un ordre intelligible »[5].

Après avoir annoncé que son exposé sur le Logos aurait lieu devant la bibliothèque d’Éphèse, où  » Héraclite a été le premier à articuler l’idée du logos comme base de la réalité  » et où  » l’apôtre Jean a vécu et est mort « , Peterson se précipite dans une autre erreur de catégorie lorsqu’il nous dit que  » le double concept du logos  » est né  » du côté grec et chrétien  » alors qu’il aurait dû dire que la compréhension chrétienne du Logos est née de l’appropriation par saint Jean des sources grecques et hébraïques. Peterson nous dit ensuite que le Logos décrit « l’ordre intrinsèque de l’univers », mais il vide de son sens cette affirmation vraie en la dissolvant dans un certain nombre de questions inutiles comme « qu’entendez-vous par intrinsèque, qu’entendez-vous par ordre, [et] qu’entendez-vous par cosmos ? ». Peterson sape la vérité de pratiquement toutes les phrases compréhensibles qu’il prononce en les subjectivant, quand il dit que  » le macrocosme « , qui est  » le monde extérieur qui s’étend au-dessus de nous  » est en réalité  » indéterminé parce qu’il dépend de la façon dont vous définissez la réalité.  »

Ainsi, après s’être donné pour mission d’expliquer le Logos, qui est ce qu’Héraclite aurait appelé la réalité fondamentale du cosmos, et ce que saint Jean a appelé Dieu, Peterson transforme son public en sceptiques complets en subjectivant ce qu’Héraclite et saint Jean avaient objectivé. Les quelques notions de philosophie que Peterson connaît sont résolument post-cartésiennes.

Keynes

Le célèbre J. M. Keynes a dit un jour que la pensée de tout politicien était déterminée par un économiste défunt. Peterson prouve la même chose avec sa philosophie. Comme Locke, qu’il ne cite jamais, Peterson croit que l’esprit appréhende les idées sans comprendre qu’Héraclite et Saint-Jean croyaient tous deux que l’esprit pouvait appréhender l’être et l’appréhendait effectivement. La division par Descartes du cosmos en res cogitans et res extensa a conduit au matérialisme de Spinoza et à l’idéalisme de Fichte et Hegel, mais aucune de ces erreurs n’a de rapport avec Héraclite ou Saint-Jean. Malheureusement, Peterson ne le sait pas, ce qui l’amène à divaguer d’une erreur de catégorie à l’autre en s’enfonçant dans la pièce encombrée qu’est son esprit et en fermant les stores, pour ne jamais émerger à la lumière du soleil de la rationalité.

Ayant bâclé le fait que le Logos unit la res cogitans et la res extensa d’une manière que Descartes n’avait pas compris, Peterson abandonne toute tentative d’explication du cosmos et passe à « la réalité de la douleur », qui est « indéniable, et … ne se prête pas à une argumentation rationnelle », du moins telle que Peterson la conçoit. Cela n’a pas d’importance car  » il y a une dimension éthique  » à la douleur, et  » si vous acceptez la réalité de la douleur, il semble qu’il y ait une nécessité d’éliminer la douleur « , et  » cela devient alors la source de l’impulsion morale « . … surtout dans le cas des enfants en bas âge » [6].

Le Logos et le chaos

Après avoir échoué dans sa tentative de définir le but de la raison pure comme la vérité et son premier principe comme le principe de non-contradiction, Peterson se lance dans une tentative pour articuler la douleur comme base de la raison pratique. S’il savait de quoi il parlait, Peterson aurait dit que le but de la raison pratique ou de la moralité est de réaliser le bien, et que son premier principe est que le bien doit être réalisé et le mal évité. Mais une fois de plus, il devient clair qu’il ne sait pas de quoi il parle. Pour dissimuler ce fait aux malheureux étudiants du Ralston College, qui ont fait le voyage jusqu’en Turquie pour écouter sa conférence, Peterson se lance dans une discussion sur l’épistémologie via le « système neurochimique » connu sous le nom de cerveau, expliquant que « si toute votre vision était aussi intense que celle de votre fulvia, vous devriez avoir un cerveau d’extraterrestre » [7]. Cela signifie en fin de compte que  » la hiérarchie qui est le cosmos céleste… est aussi une réalité psychologique  » [8], ce qui nous ramène à Héraclite et à saint Jean, qui comprenaient le Logos comme pas deux.

À ce stade, Peterson enlève sa casquette de penseur philosophique et se fait spécialiste de l’Écriture sainte, pour nous asséner que :

« Dans les premiers chapitres de la Genèse, où le Logos est mis en avant par-dessus tout, on a le sentiment que Dieu, quel qu’il soit, utilise le Logos, quel qu’il soit, pour extraire l’ordre habitable du potentiel ».

Or, comme point de référence, l’auteur de la Genèse, qui était complètement innocent de toute compréhension de la philosophie grecque en général et du mot Logos en particulier, nous dit que « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre ». Saint Jean s’est emparé de cette profonde intuition hébraïque et l’a rendue compatible avec la pensée grecque lorsqu’il a dit, au début de son évangile, « en arche een ho logos. » Au commencement était le logos. En d’autres termes, il n’y a jamais eu de temps où il n’y avait pas de logos. Peterson passe complètement à côté de cette réalité lorsqu’il dit que  » Dieu utilise le Logos, quel qu’il soit, pour extraire l’ordre habitable du potentiel « , une affirmation si stupide à bien des égards qu’il faut un gros effort pour la décortiquer. Dieu n’utilise pas le Logos. Dieu est le Logos. Il n’a pas « extrait l’ordre habitable du potentiel », il a créé le ciel et la terre. Une des nombreuses choses que Jordan Peterson ne sait pas est que la création n’est pas un changement. Le changement est le mouvement d’un état à un autre. Le changement est le mouvement de la potentialité à l’actualisation, ce qui se produit lorsqu’un gland devient un chêne. Le changement ne peut pas expliquer la création car la création passe de rien à quelque chose, un exploit que seul Dieu peut réaliser. Des Grecs comme Aristote pouvaient expliquer le changement, mais ni lui ni Platon n’envisageaient que le monde avait été créé. Ils pensaient que le monde était éternel, ce qui pour eux signifiait qu’il était dieu, ce qui signifiait qu’ils étaient panthéistes malgré eux, ce qui signifie que la philosophie est restée au point mort jusqu’à ce que les pères de l’Église expliquent la Trinité. La Genèse a changé tout cela, et lorsque saint Jean a baptisé le Logos avec l’eau de la Genèse, il a créé l’avant-garde du Logos dans l’histoire humaine. Le christianisme nous a donné la beauté de la peinture de la Renaissance en Italie ainsi que le début de la science dérivée de la causalité secondaire que le mentor de saint Thomas d’Aquin, Albertus Magnus, avait découvert dans la nature.

Peterson ne comprend rien de tout cela. Au lieu de cela, il évoque le mot « chaos », qui est l’antithèse de ce que saint Jean voulait dire, lorsqu’il écrivait « Au commencement était le logos ». Cela signifie qu’il n’y a jamais eu de chaos au sens où les Grecs entendaient ce terme. Dieu n’a pas fait naître l’ordre du chaos. Dieu a créé le ciel et la terre à partir de rien, si en faisant cette déclaration nous comprenons qu’il n’y a jamais eu de rien et que le Logos est éternel parce que le Logos est Dieu et que seul Dieu peut être créateur. Creatio non est cambio. Plutôt que d’essayer de comprendre tout cela, Peterson explique aux étudiants de premier cycle du Collège Ralston qu’au début, il y avait le « Chaos », qui « est un mélange bizarre, dans le sens linguistique de la possibilité chaotique du monde en soi, avec la confusion et la désorientation psychologique. Et c’est donc un amalgame… Dieu impose un ordre bienveillant à cette possibilité chaotique, il extrait de cette possibilité chaotique l’ordre habitable qui est bon  » ? [9] Mais Dieu n’a rien fait de tel. Peterson confond la Genèse avec la Théogonie d’Hésiode.

À la fin de sa conférence, Peterson revient au seul domaine où il se sent confiant et compétent lorsqu’il nous dit que « Généralement, votre chambre vous est si familière que vous n’avez pas besoin de la percevoir. » Soudain, nous sommes de retour dans la chambre à coucher encombrée, [ce chaos, ce foutoir] qui est la meilleure métaphore de l’esprit de Jordan Peterson. Alors qu’il se blottit dans son lit froussé et jonché de détritus, Peterson nous dit que « ce que vous percevez en vous réveillant le matin, c’est l’horizon des possibilités », ce qui peut cacher une certaine vérité derrière son imprécision. Plus important encore, cela conduit Peterson à extrapoler du lit en bazar qui est la métaphore de son esprit à l’esprit de Dieu, lorsqu’il dit aux incels que « ce que vous percevez est quelque chose d’apparenté au chaos que Dieu a perçu comme la parole au début des temps. »

Hésiode et la Genèse

À ce stade, Peterson confond à nouveau la Genèse avec la Théogonie d’Hésiode, mais cette fois, il passe de la stupidité au blasphème. Saint Thomas disait que les nominalistes de son époque étaient coupables de blasphème parce qu’ils niaient tout ordre connaissable à l’esprit de Dieu. Peterson ne fait-il pas quelque chose de similaire ? Ne nous dit-il pas qu’au début il y avait le chaos, et que le chaos a précédé le logos ? N’est-il pas en train de nous dire que le logos est le chaos, en ignorant délibérément le fait que saint Jean nous a dit que le Logos est Dieu ? N’est-il pas en train de nous dire que le chaos fait partie de la nature de Dieu ? Le mot clé dans mon accusation est « délibérément ». Rien de ce que dit Jordan Peterson ne s’élève jamais au niveau de la délibération. Cela devient évident lorsque nous le voyons regarder désespérément son téléphone portable pendant son discours, comme si c’était un deus ex machina qui allait le délivrer du fait qu’il ne sait pas de quoi il parle. Jordan Peterson s’est rendu jusqu’en Turquie pour profaner le lieu de naissance du Logos dans l’histoire de l’humanité, non pas intentionnellement – il n’est pas assez instruit pour le faire – mais en passant, comme un dommage collatéral découlant du narcissisme intellectuel profond qui a été la marque de sa carrière. Comme les juifs qui ont favorisé sa carrière, Jordan Peterson a surjoué son rôle lorsqu’il est passé de l’admonition de « ranger sa chambre » à l’explication du prologue métaphysique de l’Évangile de Saint Jean. Comme la synagogue aveugle qui orne la façade de la cathédrale de Strasbourg, Peterson n’a pas compris qu’il vaut mieux se taire et passer pour un imbécile en disant « je ne peux pas », que d’ouvrir la bouche et lever tous les doutes.

Détail de la synagogue aux yeux bandés de la cathédrale de sTrasbourg

 

Notes

 

[1] https://www.youtube.com/watch?v=9ByjCwumwBM

[2 et suivantes] id

https://www.unz.com/ejones/the-full-truth-behind-jordan-petersons-recent-speech-on-logos/

Traduction: Maria Poumier

Dave Chappelle remet l’antisémitisme à sa place, par E. Michael Jones, 15 novembre 2022

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